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Aller voir ailleurs, ce n’est pas forcément aller voir quelque part

Intervention du Dr Frédéric Aumjaud lors des Rencontres CitéPsy de Bruxelles les 7 et 8 mai 2023 sur le thème “L”exil forcé existe-t-il ?”

Par le Dr Frédéric Aumjaud, Rencontres CitéPsy des 7 et 8 mai 2023, à Bruxelles

En prenant appui sur les notions générales du nomadisme propre à l’humain, cet article propose d’explorer les conditions particulières de vies retrouvées chez certains francophones européens qui vont séjourner sur l’île Maurice. Je choisis de personnaliser mon argument afin de lutter contre une approche trop globale. Un regard trop large favorise l’exclusion par l’altérisation d’un ressenti qui généralise un statut d’autres humains. Je développerai donc mon poste d’observation dans le but de faire ressortir l’importance des liens à élaborer, voire à renforcer avec soi-même tout comme envers ces autres, qui occupent mon village relationnel. Par ailleurs, cette posture circonscrite ne peut s’affranchir du fond culturel et de la nature qui nous entoure.  En d’autres termes, un développement xénophilique vise à dessiller sinon à préserver une zone d’échanges ; sujets-lieux- histoires. Le projet est de réfléchir d’une part sur la rencontre avec les insulaires, mais également sur les attendus et conséquences de ces déplacements en fonction des générations.

Deux niveaux de réflexion s’imposent. Tout d’abord celui concernant cette quête constitutionnelle de l’humain qui depuis Neandertal se disperse sur la planète. Ensuite, cette modification de l’usage du temps et de l’espace qui caractérise notre contemporanéité de sapiens. 

Mon champ d’observation se concentre sur ce qui se passe sur cette île de France qui reçoit autant de Français chaque année, qu’elle a d’habitants. 

Mais c’est un champ de questions qui éclot. Ce nomadisme en est-il vraiment un ? Peut-il y avoir un intervalle modulable entre les générations de nomades ? Quel espace peut-il y avoir avec les insulaires ? Est-il question d’assimilation ou d’invasion ?

Les séparations retrouvées dans les différents modes de vie de ces protagonistes peuvent-elles lutter contre la binarité castratrice qui s’instaure dans l’évolution socio-psychologique où se réfère une certaine modernité-colonialisée ? 

Introduction

Au cours de ma dizaine de quatre, j’ai ressenti une forme d’éveil qui s’est produit lors d’un trek dans les Andes très engagé physiquement. La journée d’ascensions fut éprouvante et pendant ce temps particulier de récupération, je me suis confronté à la question suivante : faut-il faire de la haute montagne pour s’élever ? La fatigue et le manque d’oxygène n’étaient pas les seuls paramètres en cause, car par la suite, me déplacer lentement, à pied, ou rapidement en avion allait favoriser un travail d’interrogations sur cette quête d’ailleurs. 

L’interpellation initiale concernait avant tout des aventures ascensionnelles à l’occasion d’un effort de loisir. Il me fallait prendre en compte les périples dans une occurrence plus générale et les corréler à des formes moins ludiques. Ces trajectoires expriment du tragique qui révolte quand il s’agit d’immigration qui s’impose à ceux qui cherchent un refuge salvateur. Et à l’autre bout des références, il y a l’expression d’un domaine de liberté auquel seuls certains privilégiés peuvent prétendre. 

Je souhaite circonscrire ma réflexion sur ces chanceux qui s’ignorent que sont les sujets vieillissants, européens, francophones, vivants au-delà de la dizaine des six. Ils représentent une cohorte nouvelle par leur importance et leurs polysémies d’existences. Ils ont la possibilité d’explorer à leurs convenances d’autres mondes. 

Cette population s’extrait des plus jeunes qui sont quant à eux dans une dynamique de construction de vie où ils ont plus d’obligations que de loisirs. À y réfléchir, d’autres mécanismes, d’autres attentes, propulsent ces privilégiés plus jeunes qui ont l’avenir de leur à venir comme futur plus ou moins proche. En effet, ils cherchent à s’extraire des systèmes gérontocratiques qui les contraignent dans leurs évolutions, laissant sur place ceux qui ne peuvent pour de multiples raisons, aller voir ailleurs. 

Néanmoins, ces deux populations contrastées par leur âge civil et leurs positionnements sociologiques interrogent dans leurs manières de s’inscrire dans ces déplacements où la destination affichée est la même, mais où les intentions sont si différentes. 

Avant d’évoquer ces cas particuliers de populations plus jeunes versus celles plus âgées, il conviendrait d’exposer les formes contrastées de déplacements physiques.  

         – Migrant : qui quitte un lieu, contrastant avec les sédentaires et les hypermobiles digitaux qui eux ne sont nulle part. La migrationest le déplacement par un humain de son lieu de vie.

         – Émigré : qui a quitté son pays, sans pour autant avoir le droit d’entrer sur le territoire d’un autre. L’émigration est l’action, le fait d’émigrer.

         – Immigré : se dit de quelqu’un qui a franchi une frontière, il garde son identité antérieure et selon, il peut en acquérir une nouvelle.   L’immigration est le fait d’entrer dans un autre pays.     

         – Exilé,pose la question importante du futur où pourrait se profiler une relégation.   

         – Déplacé : qui fuit un espace de vie qui ne le qui ne lui correspond plus, sans pour autant franchir une frontière.

         – Expatrié : qui a le choix de changer d’espace en franchissant une frontière. Il y a une notion de retour possible. Le mot expat est surtout utilisé avec la connotation d’un déplacement par un résident blanc venant du Nord allant vers le Sud. 

En définitive quel que soit la forme du déplacement il y a une notion de recherche d’un refuge pour un nouveau déséquilibre-stable qui caractérise un réfugié.       

En fonction de ces définitions, il est possible de considérer les différences qui s’extraient des axes d’ages de vies. L’interrogation sur des échanges entre les générations en des lieux géographiques différents vient souligner l’usage de l’espace qu’il soit terrestre ou psychique. En conséquence, ces situations quels que soient l’age ou les âges renvoient à des notions d’exclusion et de conquête propre à l’individu. 

C’est bien de nouvelles conquêtes dont il s’agit, que cela soit par le nomadisme digital des plus jeunes ou les déploiements mondiaux des têtes blanches pour leurs seuls agréments. 

Plan

  1. Au travers du statut et du rôle, je me place en tant que Sujet Vieillissant à partir d’un lieu de parole qui donne le « d’où je parle ».
  2. Les racines historiques et l’enracinement présent sont développés afin de m’y retrouver dans le « qui je suis, là où je suis » d’où s’extrait le « de qui je parle ».  
  3. Le corollaire de ces positionnements favorise-t-il un autre regard ? Est-il suffisant pour éviter l’exclusion et encourage-t-il la collerette des tolérances entre les générations ?  Ce mot, collerette, est issu de l’anatomie de l’œil. La collerette pupillaire se définit ainsi par les franges qu’elle dessine. En effet, l’iris se termine en franges, ce n’est pas une coupe nette comme nous pourrions le croire. L’espace libre forme la pupille par la disparition de cette membrane. Ce bout de tissu flottant qu’est l’iris permet de concéder, par la création de la pupille, cette image nuancée du « rien qui n’est pas rien », si importante dans une séméiologie psychodynamique. Le manque retrouvé par la pupille est un espace virtuel, mais présent indirectement. Ainsi, d’un point de vue clinique, s’exprimer en prenant conscience de cette collerette qui ne se voit pas spontanément permet d’accepter le manteau d’arlequin qui nous recouvre en tant que spécimen et qui se confectionne au cours du sillonnage du temps. 
  4. Finalement, il est plus actuel d’évoquer un « transâges » que des différences entre les générations. 

Transâges : l’âge civil identitaire est un raccourci administratif où il n’est pas pris en compte les âges issus d’une lecture où s’intègrent les versants Médicaux, Neuro-psychologiques, le fond de Personnalité et le Socius (MNPS). Cliniquement, il y a une nécessité d’accoler une conception de recouvrements de ces différents âges en fonction de leurs paramètres et où ceux-ci s’exercent. Nos ages différents donnent notre âge en résultante. Ainsi nos âges civils ne sont que des résultantes dues à des chevauchements de sillons de vies qui se construisent et se modifient avec le temps qui les accompagne. Ces critères MNPS peuvent se recouvrir plus ou moins ce qui permet de souligner une compréhension glissée des classes générationnelles. Quoiqu’en retraite professionnelle un corps et/ou un psychisme peuvent s’exprimer dans un autre âge que celui qui est administratif. La maladie par contre peut imposer un âge corporel ou neurocognitif différent que le calendaire. 

Est-ce que le plus beau des voyages n’est pas celui qui est intérieur ? 

Cette approche non catégorielle des classes d’âges permet d’interroger des voyages intérieurs favorisant les rencontres en fonction du lieu où chacun prend la parole. 

Exploration par récit descriptif et interprétatif

D’où, je, parle ? 

  • Cette lecture est faite par un psychiatre-gérontologue de libre pratique « En retraitement ». 

Je m’explique sur ce statut et le regard d’écoute d’un psychiatre-gérontologue. Par cette dénomination, ce mot composé favorise une appréhension non forcément morbide de l’avancée en âge. Cela rappelle qu’en psychiatrie générale, la clinique est large allant de la maladie à la santé mentale. Ces expressions séméiologiques font partie de l’univers de ce métier d’accompagnements et de soins. Et finalement l’œil gérontologique n’en est qu’une forme d’abord. Dès à présent, je souhaite souligner l’importance des appellations affectées d’un trait d’union qui donnent de l’espace et du temps d’inscription psychique. Cette inscription spatio-temporelle permet une lecture clinique plus large tout en préservant une lecture focale par la position de formation-déformation caractérisant une spécialité. 

Voilà pour la présentation du cadre professionnel, maintenant qu’en est-il du lieu d’accueil. 

 Ma biappartenance chromosomique géographique, réalisée par ma conception, a vraisemblablement favorisé ce métissage en suite de traits d’union qui m’a poursuivi dans mon exercice professionnel. Je suis un Psychiatre-gérontologue issu d’un couple mixte Franco-Mauricien. L’exploration de mon chromosome Y m’amène à cette période de vie où le temps est géré plus à ma convenance. Il consiste à vivre huit mois en France, et migrer durant les quatre autres sur l’île Maurice paternelle. Ce temps « la tête en bas » me permet de faire des rencontres multiples et différentes de celles possibles « la tête en haut ». Je vais en extraire celles provenant de sujets européens francophones venant sur cette île de Océan Indien. 

  • Le lien à l’histoire permet d’aborder les connexions que les géographies physiques et psychiques viennent complexifier.
  • Mon histoire s’appuie sur celle de mes aïeux avec la notion d’Engagement. L’ « engagisme » est issu  de l’abolition de l’esclavage qui s’est poursuivie durant 50 ans au XIXe siècle. Ces « engagements » de cinq années se situaient entre un contrat de travail et la condition d’esclave. Il n’y avait pas de conception de réciprocité équitable et il régnait une forte inégalité à l’avantage des propriétaires terriens ou des patrons. Cet engagement imprègne encore, mais n’opprime plus. Il permet d’illustrer de manière polysémique les liens indispensables du sujet à lui-même et envers les Autre-sujets dans un cadre et une époque donnée. 
  • Dans mon propos, les « Engagements » seront compris comme des liens chargés d’intensités psychoaffectives afin de rester dans cette obédience clinique d’interrogations de type psycho-dynamique. Le contexte économique sera essentiellement une économie psychique entre un sujet et les AutreS. La clinique de ces formes d’investissements et de leurs liens se caractérise par les ajustements, équilibrés ou pas, entre celui qui avance en âge, et ses lieux de placements psychiques. Ces lieux d’intérêts sont à prendre en réciprocité, active ou passive, au sens psychique du terme. Cet équilibre-déséquilibré est plurifactoriel et, nécessaire pour être vivant en rencontrant l’AutreS et faire société. Cet Engagement psycho-affectif essaie de donner, néanmoins, un Déséquilibre-stable pour faire un système le moins dysharmonique possible. Dans ce contexte relationnel d’échanges, de commerce psychique, à partir de quel moment le sujet qui quitte un lieu pour un autre est-il en ce « Déséquilibre-stable » avec son lieu de réception ?
  • Durant le développement de cet écrit, les doubles mots utilisés pour en faire qu’un seul soulignera mon positionnement théorique et ma façon de vivre en « métissage ». Chromosome Y et X venant de deux hémisphères différents. La référence visible par ma carnation affiche ma réflexion intime ; être un intermédiaire. L’espace de lecture par ces mots composés qui en font un seul permet une meilleure tolérance d’expression et de rencontre. Ces dernières peuvent alors garder une singularité du ressenti pour chaque sujet. Tolérances est le maître mot de ce qui légitime des confrontations et accompagnent mon récit à la recherche du déséquilibre stable par franges en collerette entre le sujet et l’Autre-sujet. 

Voilà pour le décor. Des sujets vieillissants européens francophones, un lieu ; l’île Maurice. Une question à plusieurs portes d’entrées ; quels types d’engagements psychiques personnels et relationnels pour ces spécimens ? 

De qui je parle ?

– Je dégage trois nuages populationnels. 

a) – A l’île Maurice, les Sujets Jeunes Vieillissants (SJV), sont représentés également depuis la pandémie de la COVID 19 par une population que je ne connais pas ; les nomades digitaux. Cette jeune population vient compléter celle des stagiaires et autres intérimaires qui eux aussi viennent grandir en quittant leur nid.  Ces SJV sont venus renforcer les expatriés « à l’ancienne » mus par la recherche de l’aventure hors frontières inscrite pour durer. Un développement sur ces quêtes nouvelles devra faire partie d’un autre travail de réflexions et d’écritures. Je m’arrêterai donc sur mes fréquentations de ces « expat classiques, à l’ancienne » en retirant surtout du point de vue psychique, l’expression de leur fragilité. Elle est déclinée sur le plan personnel au travers de leurs conduites visibles qui sont en décalage avec la majeure partie de la population insulaire ancestrale. Plus intimement, il se dégage un esprit de colonialité à peine déguisé pour certains. Il s’agit de jouir de la possession d’un statut de privilégié sans s’occuper du lieu. Le bien-être matériel, dans « l’ici et maintenant » étant retrouvé en première ligne, le versant systémique, familial ou relationnel est souvent mis à mal. Le travail est engagé avec convictions et souvent avec une compétence justifiée.  Ce qui est recherché est surtout l’aisance matérielle et financière plus vite acquise qu’en France. Le soleil tropical permet de brûler des étapes.   En même temps, j’ai pu relever en arrière-fond l’aspect rassurant d’une « mère patrie », lointaine, mais sécurisante, pouvant venir au secours. Au cas où. L’île sœur qu’est La Réunion représente ce marchepied pour un retour en catastrophe. Cette référence généralement mise de côté officiellement constitue une assurance pour cette vie en errance psychique non reconnue et surtout impensée. L’intégration et/ou l’assimilation peuvent être l’occasion de questionnements, mais il m’a fallu être sobre dans mes interrogations que la plupart de ces SJV survolent. La canne à sucre est plus haute que le gazon, il y est plus facile de s’y cacher !

L’esprit de colon aux ventres pleins permet le déni et les dénégations de ce qui fait société. L’idéologie de « l’entonnoir » ne fonctionne pas. En effet, les théoriciens des déplacements de populations au moment de l’engagisme ont pensé que les extrêmes diversités des phratries indiennes concentrées sur le petit caillou mauricien favoriseraient la création d’un autre mode de déroulement sociologique, culturel et cultuel uniquement asservi à la tutelle britannique. Devenue officiellement une République démocratique l’île Maurice, n’a pas encore atteint un âge de maturité démocratique. Les séparations ethnoculturelles persistent en même temps que des référentiels très laïques où la possession versus Européen consumériste est aux premières loges. Ce mode de pensées occidentalisé s’invite dans ce processus discriminatoire basé sur une conception de la vie en Adulité conquérante. Les SJV venus essentiellement d’Europe apportent un savoir-faire aiguisé et pertinent, mais pour le moment inexploitable en autonomie par la plupart des Mauriciens insulaires, car les plus compétents d’entre eux en ces domaines ou suffisamment fortunés migrent. Ils s’aventurent dans d’autres contrées (Canada, Europe, Afrique du Sud, Australie ou l’Inde). Sous prétexte d’une importation d’un savoir-faire efficient, les SJV génèrent leur quête d’interrogations concernant une autre vie.  Ce modèle induit des ambitions de prospérités pour ceux qui espèrent, que du plus, du mieux, de ce qu’ils ont déjà. Les inégalités se creusent du côté des possessions alors que se lénifie le fonctionnement du lien insulaire-expat. L’amertume réciproque fait que les conquérants venus s’expatrier doivent se renfermer dans leur tour d’ivoire en se barricadant physiquement et psychiquement. L’assimilation a de la peine à s’instaurer par manque de liant et de catalyseur pour une opération qui demanderait du temps de transformation. Le sujet n’est-il pas envieux de ce qu’il n’a pas et jaloux de ce qu’il a !  L’insulaire qui est resté voit son cousin parti au loin acquérir des biens et un confort qui peuvent l’aigrir. 

La plupart de ces SJV font des séjours qui se comptent en « MOI(s) ». À cet égard j’y ai rencontré la dangerosité du mot année. En effet ce mot année contient douze Moi. Même si j’y ai rencontré des ânes nés, j’y ai parfois fréquenté de véritables assimilés, à l’égo syntone avec l’ambiance des natifs. Ceux-là ont laissé les années infuser leur égo ce qui leur permet de renforcer leur estime de Soi en assouplissant un narcissisme rempli d’imaginaire moteur de leur entreprise. L’expression apaisée d’une temporalité permet les rencontres à intégrer dans le voyage vers l’Île de France. 

  b) – Les Sujets Vieillissants Jeunes (SVJ)

L’avance en âge ayant fait son œuvre, une population particulière se distingue des expats à l’ancienne. Ainsi, j’aimerais évoquer mes rencontres avec des sujets autour de la dizaine des cinq. Ils ont fait le choix d’une expatriation tardive. Auparavant ils ont eu la possibilité d’avoir un début de carrière avec des réussites et des fortunes diverses. Une forme de vie qui a conduit à des interrogations existentielles et des remises en causes.  Ces SVJ s’offrent l’occasion d’affiner un avenir avec des paramètres choisis tout en acceptant de perdre des acquis pour gagner, peut-être, plus tard, en explorant la planète. Véritables entrepreneurs de leurs histoires, ils sont capables de prendre des risques syntones avec des perspectives éthico-philosophiques plus que de vouloir accroitre un capital en pouvoirs ou en avoirs. Ce sont des aventuriers à hauts potentiels de rencontres, tant avec eux-mêmes qu’avec autrui. Par contre, ceux qui sont trop en fuite se retrouvent dans des situations de répétitions de leur mal-aise. Ils continuent à vaciller en cherchant leur déséquilibre-stable.

c) Le concept de Sujet Vieillissant Âgé (SVA) crée en 1982 est dans cet esprit d’épaisseur de lectures tout en respectant les séparations. Par l’image de la collerette je définis cette large classe d’âge de ceux qui, plus âgés civilement continuent à avancer en âge. Cette population n’est pas uniforme, mais elle est décrite essentiellement avec des baisses de performances dans les domaines du corps (Médical), des capacités neuropsychologiques (N) des adaptabilités de la personnalité (P) dans un milieu sociologique et une époque donnée (S) [MNPS]. Mon challenge a été de les accompagner comme clinicien et d’en faire un témoignage actualisé. Le repérage de l’espace des différences m’a permis de faire émerger la notion d’Enclin en contre point de celle de déclin dû à l’âge. 

Enclin ; phase de vie qui se construit dans l’intime du sujet et permet de se lire autrement qu’en faisant référence à un déni de la fin de la vie et une croyance imaginaire de toute maitrise de celle-ci. Il ne s’agit pas d’annuler la notion de déclin dû à l’âge, mais de l’intégrer autrement dans la vie de celui qui avance en âge, en permettant de retrouver un fonctionnement psychique qui intériorise une façon de se concevoir comme sujet vieillissant. 

Le propos de cette communication est d’extraire des SVA chanceux, des privilégiés qui ont la possibilité de faire des choix de vie. Pris dans cette perspective, leur « Enclin » est-il plus accessible pour autant ? Et, par ailleurs, sont-ils partenaires par leurs collerettes avec des plus jeunes que sont les expatriés plus jeunes en âge civil ? Sont-ils plus à même de créer des liens avec les insulaires ?

Ces SVA, en retraitement ou retraités, font généralement partie de la dizaine des six et au-delà. Ils s’offrent le temps d’une parenthèse de trois à six mois, répétée sur plusieurs années en zone tropicale. Mon propos s’appuie essentiellement sur ceux qui vont de préférence sur l’île Maurice. Cette île, ils l’ont choisie. Cela peut être, après des essais ailleurs. Par exemple, La Réunion, « l’île sœur »de Maurice est surtout plus physique dans son approche et donc réservée aux plus jeunes d’entre eux. En somme, en observant ces « voient-ailleurs », il s’agit d’explorer à Maurice le fantasme de la douce chaleur humide, soleil, mer, francophonie et gentillesse d’une réception aux cultures jusqu’ici tolérantes et variées.

Qui sont ces « voient-ailleurs », voyageurs avec bagages minimalistes, car associés à des cartons qui restent en attendant quelques mois sur ce caillou de l’Océan Indien ? Ce sont « Des migrants européens du monde » qui se déplacent du Nord vers le Sud pour se RETROUVER. À les écouter, leur voyage hors frontières favorise l’exploration de leur espace propre, tout en faisant communauté par des rencontres poreuses. Leur métabolisme de base est la forme énergétique recherchée dans tous les compartiments de leur MNPS. Tranquille le matin, doucement l’après-midi permet d’apprécier, avec une certaine sobriété et un respect, le temps, le lieu, sans oublier les liens à l’Autre-sujet. ». Il y est plus question de renforcement narcissique pour considérer un déséquilibre-stable avec des liens, que de bourrage d’actifs par un accroissement de possessions qu’elles soient l’issue d’un pouvoir ou de l’accumulation de biens sur ce joyau insulaire. Les vrais retraités s’investissent dans une recherche de stabilité, la serviette de plage est remplacée par le fauteuil pliable et leur énergie est beaucoup moins conquérante et plus conservatrice.  

-3) Les observations des sujets vieillissants migrateurs tissent des liens aux destinées différentes.

À ce stade de recueil d’informations je souhaite souligner le comportement des Sujets Jeunes Vieillissants aux références exploratrices si caricaturales de notre évolution consumériste. L’individualisme narcissico-obsessionnel est au premier plan, versus des Seignors plagistes et consommateurs, mais qui intègrent la temporalité ajustée aux circonstances. 

Mon propos n’est pas d’exclure, séparer, diviser les groupes, mais d’essayer d’envisager une collerette de compréhensions et de rechercher ce qui peut faire lien et socius en advenir de tolérances créatrices. Mes pensées vont aussi bien vers le peuple mauricien que vers ces jeunes expatriés ou ces Seignors plagistes. 

L’Engagement conscient et modéré est une notion qui se manifeste dans le psychisme où son importance doit s’éloigner de la conception d’Engagisme qui permit initialement le développement économique de l’île Maurice. Cet état d’esprit d’Engagements circonstanciés en suite de traits d’union peut s’exprimer chez les SVA pendant cette période de migration temporaire, mais renouvelée. 

Plus globalement, les Seignors sont en vacances spatio-temporelles lors de ces séjours hors contraintes. Vacances d’obligations filiales de disponibilités (garde de petits enfants ou nécessité d’avoir la caisse à outils dans la voiture par exemple). Le climat tropical met à distance des douleurs physiques (ostéo-articulaires entre autres) combattues par des bains chauds et des déambulations sur une géographie relativement plate. Par ailleurs, je note un usage raisonné des possibilités matérielles en n’important pas un confort d’un bien immobilier chèrement acquis au cours d’années parfois laborieuses. La consommation quotidienne est pondérée par une vie plus restreinte en possibilités (pas de voiture, pas ou peu de fromages, un glissement végétarien est parfois retrouvé). Les liens avec les « locaux » permettent d’agrémenter à moindres coûts le panier de la ménagère. C’est une autre vie, aux manques choisis. Ce n’est pas un déclin. C’est un fonctionnement à l’ordinaire circonstancié dans un cadre super, pour des Seignors en mode diésel, mais au respect du lieu en éco-compatibilité qu’ils essaient de faire partager. Les valeurs de type écologique sont mises en avant, comme par exemple nettoyer régulièrement la plage, en collectant les objets recyclables. Cette attitude structurée à l’européenne complète celle L’armée de « petites mains » mauriciennes en tenues orange fluo qui balaye les rues et les plages. Cette brigade fait des tas quotidiennement, mais ce n’est pas suffisant. Ce travail n’est effectivement pas suivi par un passage adapté du ramassage de ces déchets. Ainsi les alizées s’empressent-ils de les disperser à nouveau. La collecte et l’élimination appropriée effectué dans la durée par les Seignors sont assimilées progressivement. Le tri sélectif des déchets fait aussi parti d’un accompagnement explicatif des SVA qui ne sont pas bunkerisés derrière des résidences sécurisées ayant valeur de prisons exportées. 

Comment faire du lien entre les spécimens SJV/SVJ/SVA et favoriser la collerette de tolérances en générations ? 

  4) Le « transâge » est un autre regard indispensable pour éviter l’exclusion et favoriser la collerette des rencontres tolérantes pour ceux qui peuvent choisir cette opportunité.

Je propose maintenant d’élargir le cercle pupillaire en me focalisant sur une partie du prétexte que représente cette invitation de l’exploration relationnelle entre les générations hors du cadre national métropolitain. 

Il est de possible distinguer ;

  • L’intergénération : les générations sont juxtaposées. Elles se reconnaissent et évoluent de manière indépendante, tout en ayant parfois des objectifs communs.

                                                                 1 + 1 = 1 + 1

  • Le pluri-générationnel : les générations se reconnaissent, elles travaillent ensemble, et leurs actions donnent un bénéfice qui correspond à la somme de leurs interventions, mais pas plus. 

                                                                 1 + 1=2  

  • Le multigénérationnel : consiste dans le fait d’un côtoiement renvoyant à être ensemble qui donne une petite plus-value, car il se forme une symbiose, mais, chacun reste avec ses caractéristiques, ses particularités propres. 

                                                                 1 + 1= 3

  • Le transgénérationnel : l’action entre 2 générations est bien supérieure à la somme de ce qu’ils pourraient apporter à chacun ou ensemble. Supériorité obtenue, dans la mesure où chacune accepte d’être elle-même déformée par l’intervention de l’autre, et donc de ne plus être vraiment elle-même pour l’action commune. Cette façon de se positionner modifie le résultat de chacune des générations, au profit du système pour qui l’action est menée. Il y a une amplification de l’intervention commune, et un positionnement différent de chaque intervenant. 

                                                                  1 + 1= 1′ +1’’ > 3 

Le transgénérationnel serait donc une façon de vivre ensemble bonifiée par les possibilités d’aventures exploratrices chargées d’un avenir en sobriété harmonieuse pour durer. Nous sommes en « transâges » par transit de digestion de notre vie qui ne s’effectue qu’en advenir. C’est-à-dire par une prise de conscience de nos régurgitations qui ne sont pas des vomis. 

La fréquentation en transdisciplinarité dépend du réglage d’appréciations des possibilités des acteurs dans un système donné. L’expérience enseigne qu’il n’est pas nécessaire de visiter les mêmes choses de la Vie pour réaliser une rencontre signifiante. Des lieux se construisent pour faire des haltes ; ce sont des abris. En montagne, certains promeneurs se dirigent tout droit et d’autres suivent des lacets, chacun allant à sa convenance, ils se retrouvent au refuge pour « Goûter ». Le but n’est pas un sommet à conquérir, mais la façon de parcourir le chemin, parfois ensemble, dans le respect des valeurs qui font cause commune. Dans cet esprit, le sujet, tout en advenir, emploie le futur antérieur pour poursuivre sa route. Les générations « techno-branchées » et les prochaines « techno-greffées » ont leurs avenirs entre leurs mains. Leurs mémoires n’empruntent pas celles déjà inscrites sur le disque de cire du gramophone. Elles utilisent d’autres circuits. Avec de tels lendemains, je ne me sens pas avoir une aptitude légitime d’écrire quoique ce soit concernant leur propre destinée qui s’éloigne progressivement de la mienne, de la nôtre, pour ceux qui deviennent aujourd’hui SVA dans un nombre croissant de domaines. Des collerettes de rencontres peuvent néanmoins, se former-déformer, à condition de ne pas mettre des lentilles colorées bon marché qui fixent la pupille et rigidifie le regard. L’avenir des sapiens dépendra de leurs capacités à explorer autrement les espaces tout en n’oubliant pas d’où ils viennent. Je reconnais, dès à présent, que l’Europe est dans un esprit gérontocratique suicidaire en ne favorisant pas un mode de vie qui serait moins disqualifiant pour les plus jeunes. 

5)-   Est-ce que le plus beau des voyages n’est pas celui qui est intérieur ? 

Cette question est au cœur de mon travail depuis plusieurs années du fait des désillusions savamment exprimées pour décrire le sujet qui avance en âge avec principalement cette perspective de déclins. Il est vrai que les SVA butent de Finitions en Finitions . Cela se traduit par des moins après le passage de chaque « fait-âges ». Ma clinique m’a conduit à proposer qu’il y ait, en même temps, une notion de Finitude qui vient s’inscrire dans un Enclin. 

Enclin : Phase de vie qui se construit dans l’intime du sujet et permet de se lire autrement qu’en faisant référence à un déni froid de la fin de la vie ou une croyance imaginaire de toute maitrise de celle-ci par dénégation. Il ne s’agit pas d’annuler la notion de déclin dû à l’âge, mais de l’intégrer autrement dans la vie de celui dont l’age atteste de son vécu. L’Enclin permet de retrouver un fonctionnement psychique qui intériorise une façon de se concevoir comme sujet. 

Tout un programme d’accompagnements est possible dès lors qu’une spiritualité vient s’inscrire en même temps que les points de butée qui ne peuvent plus favoriser un Engagement par un autre.  Les SVA ne viennent pas finir leurs jours à Maurice, ils viennent le, part-faire. La « tête en bas » dans cet ailleurs élu, en toute tranquillité non justifiée par une recherche de pouvoir ou de possession, ils explorent un temps choisi. Ils résonnent de ce qui se passe de l’autre côté, celui de l’ « extimité » en lecture exotique et tropicale.

Durant quatre mois, je côtoie dans une chaleur accueillante des contemporains ou des plus âgés civilement qui vivent « la tête en bas ».  Ma période de « En retraitement » se partage avec des « francophones européens du monde, des chanceux qui sont volontaires pour être des – voient-ailleurs-, sur un temps choisi ». Un trimestre où légèrement plus pour venir à Maurice renforcer cette notion que l’herbe n’est pas plus verte ailleurs et qu’il ne sert à rien de vouloir se cacher dans les champs de canne à sucre. Mais pour entrevoir toute l’amplitude de cette évidence, il convient d’aller auparavant goûter d’autres fourrages. Ces SVA ont profité de leurs époques exploratoires. Elles étaient différentes de celles des SJV actuels.  Ainsi, ces « transâges » sont devenus des Sujets plus avancés en âge civil, mais suffisamment mobilisables et adaptables. Ils amènent pour la plupart leur tranquillité anoblie par des restrictions et une quête de temporalité qui correspond plus à leurs caractéristiques MNPS. Cette dernière est plus syntone avec la vie insulaire ancestrale caractérisée par plus de sobriété. 

Maintenant, l’eau turquoise et l’atmosphère chaleureuse des tropiques montrent bien l’importance du socle des besoins minimum de la pyramide de Maslow. Ces strates de bases individuelles indispensables doivent être associées à un climat socio-politique suffisamment tranquille. Cette base est reliée à l’historicité du lieu d’accueil pour que le travail du déséquilibre-stable puisse s’effectuer vers une dépendance inévitable si le SVA veut accéder à la longévité. En attendant, ils peuvent vivre leur exploration à leur rythme, car ils ont pu choisir leur lieu de recueillements. Les baignades quotidiennes en eau chaude dans une atmosphère apaisée ne ressemblent-elles pas à celle vécue dans le liquide amniotique ? L’île Maurice permet à chacun d’entre eux de trouver cette source énergétique.

La notion de fréquentations générationnelles doit donc intégrer cette particularité d’un retour à une vie en recherche d’éléments de base depuis la vie in utero à l’enfance qui n’est pas un retour en enfance pour des SVA. En même temps, les SJV déplient leur énergie dans une société liquide dont ils sont bien les seuls à être en mesure d’y trouver la bonne forme de nage. Chacun pour soi, en toute indépendance, ces SJV sont reliée par des réseaux qui se veulent sociaux avec des références qui ne correspondent pas aux plus âgés. Ces deux nuages populationnels ne se rencontrent pas, ils évoluent pour leur propre compte comme le firent Neandertal et Sapiens (Slimak, 2023). Les SVA actuels sont peu solubles dans une société liquide, au contours trop imprécis pour leurs formations- déformations. Sont-ils amenés à disparaitre comme Neandertal ? Les SVA succomberont-ils les premiers par défaut de transformation à l’atmosphère « antropocèlienne » ?

Mon propos sera donc de déplier ce vocabulaire pour qu’une sémiologie nouvelle puisse s’inscrire en contrepoint d’un engrillagement par des échelles qui ne conduisent qu’à une binarisation d’un discours dénué d’affect et de spiritualité. Par ce dispositif de fonctionnement haché, les SJV, Les SVJ, les SVA- les SVA en longévités dépendantes seraient pour toujours en opposition d’intérêts par fragmentation de l’interaction de correspondances. Dans ce cas de communication binarisée, nous sommes dès à présent, dans de l’ « a-morse ». Il n’y a plus d’amorce d’un lien qui relie une information humaine, mais une grille qui donne un aperçu comptable d’une situation. Cette représentation dénuée de symbolique empêche que se tisse dans l’esprit communautaire la collerette pupillaire des tolérances aux lumières.  

Des concordances peuvent se découvrir quand le bon mélange feu-eau permet que se dégage une vapeur créatrice de nuages qui se rencontrent. Nulle tempête ou cyclone, mais convergence d’une activité antropocènique annulant la mort annoncée de l’Autre-sujet. Ainsi, l’éducation sur les plages de la valeur écologique et les rapports chaleureux qu’instaurent les Seignors avec les Mauriciens enracinés trouve son rythme. Il est lent. Les insulaires peuvent rêver autrement d’un ailleurs que certains sont allés chercher au Canada, en Afrique du Sud ou en Europe démocratique.      

Ainsi ;                                                                               

Les plus jeunes (SJV)sont là pour faire carrière souvent éphémère (3 ou 4 ans) en quête de possessions rapides. Certains s’installeront pour plus longtemps, mais ils ne sont pas si nombreux que cela ; officiellement ils sont en acquisition d’expériences.  Les expatriés que sont ces plus jeunes jouent de la collerette d’un fonctionnement juridico-administratif perméable pour un dispositif binarisé. « Être-là, pas là ». Leurs grosses cylindrées côtoyant celles des trafiquants en tous genres. La vitesse fait foi de l’existence. 

Ces SJV, sont en contre-point, de ces « Européens du monde chanceux, aux temps choisis », ces Seignors qui se retrouvent sur leur fauteuil installé sur les plages.  Ces SVA sont des occupants temporaires, mais fidèles, parfois sur une ou deux dizaines d’années. Ils ne font que permettre un épanouissement économique plus lent mais plus en harmonie qu’une invasion technicisée coupée de ses racines culturo-cultuelle. 

Ni mieux, ni à prendre pour exemple inconditionnel l’historicité culturelle Européenne n’est pas forcément à jeter aussi loin que certains le voudraient. Des éléments sont « expatriables », mais pas tout, ni par tous. Des retours dans un espace antérieur actualisé sont possibles, il faut que des inventeurs en longévités pour que l’avenir se manifeste.  

EN DÉFINITIVE : La canne à sucre n’est ni faite pour se cacher ni pour être transformée en cane blanche.

Il faut sortir de chez soi pour y revenir autrement.  « Se réveiller mort » n’est pas une référence de réalité, elle appartient à ceux qui sont morts. Par contre, « mourir vivant », s’est se réveiller en partage avec tous les AutreS. L’Autre symbolique doit reprendre une place en toute humanité, l’age n’a pas d’âge fixe, il ne « s’hachure » pas. 

Pour conclure

Autres temps, autres mécanismes psychiques pour être. Ce n’est pas en technicisant l’usage du temps et en faisant disparaitre les espaces que les plus jeunes seront capables de se trouver comme Sujet Vieillissant. Ne pas chercher à vouloir copier, jalouser, envier les autres époques est le point de départ du respect entre générations qui devrait se réveiller transgénérationnel. Ainsi, s’élever passe par un ailleurs à conquérir, sans pour autant en faire des montagnes, ni des vagues ! 

Un changement de lieu pour un sujet n’est pas uniquement une exigence produite par une observation de la géographie physique. Un voyage dans la réalité s’associe à celui de l’espace psychique qui invite le sujet à d’autres références. 

L’île Maurice est cette destination arc-en-ciel qui permet à chaque gouttelette de « voit-ailleurs » de trouver, de s’inscrire, dans une historicité qui ne serait pas un mirage. 

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Bibliographie

Aumjaud, F.  L’age pour vivre et vivre ses âges. Tome 1 et 2. Les éditions du net.

Bancel, N. (2007). Qui a peur du postcolonial? Dénis et controverses. La Découverte.

Neiman ,S.  Grandir: Éloge de l’âge adulte à une époque qui nous infantilise. (2021). Premier parallèle.

Klein, É. (2020). Psychisme ascensionnel: Entretiens avec Fabrice Lardreau. Arthaud.

Marquardt, F.  Les nouveaux nomades. (2022). Le Passeur éditeur.

Picq, P. (2016). La marche: Sauver le nomade qui est en nous.

Slimak, L. (2023). Le dernier Néandertalien: Comprendre comment meurent les hommes. O. Jacob.

À propos de Frédéric Aumjaud

Frédéric Aumjaud est un psychiatre de la personne âgée qui a exercé principalement en cabinet de groupe à Angers. Il se distingue par une orientation gériatrique très tôt apparue dans sa formation de médecin. L’activité novatrice et singulière de l’accompagnement psychique des Sujets Vieillissants Agés en institution dès 1980 s’est poursuivie par une présence dans ce domaine en cabinet de ville à partir de 1984.
Un travail de réflexions aux destinations très variées est régulièrement exposé au cours de publications ou d’enseignements.

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