« L’homme est fait pour rechercher l’humain » 

Cette phrase du psychiatre Eugène Minkoswki était affichée à l’entrée du Centre médico psychosocial Françoise Minkowska qu’il avait ouvert en mémoire de cette dernière pour les personnes migrantes et réfugiées. 

J’y ai fait une longue carrière (38 ans ½) !  D’abord comme assistante sociale, ma formation initiale, puis responsable du Pôle Formation et d’un dispositif d’accueil et d’orientation des patients, le MEDIACOR et enfin Directrice adjointe. J’ai ainsi participé au travail clinique en psychiatrie transculturelle, j’ai été formée à la compétence culturelle dans les pratiques cliniques et sociales, et ayant été analysée, j’ai travaillé à mon tour une forme d’écoute à l’intersection du social et du psycho-anthropologique. Ce travail m’a amenée à suivre, avec une supervision, des personnes migrantes et réfugiées et spécifiquement des femmes victimes d’excision. J’assurais également chaque semaine des consultations d’accueil de nouveaux patients auxquels nous faisions participer des stagiaires et chercheurs associés qui venaient du monde entier.  

J’ai donc reçu et suivi des patients venant de tous les coins de la planète avec cette vision humaniste, chère à Eugène Minkowski, que j’ai retrouvée avec joie au sein de Alfapsy International.

Au Centre nous n’avons pas échappé à l’approche culturaliste. A mon arrivée, en 1982 il y avait 7 aires géoculturelles, 7 enclaves de territoires dans le 9^ème arrondissement de Paris ! Peut-être aurais-je l’occasion un jour de vous raconter les étapes (parfois croustillantes) qui nous ont amené à la Direction à passer d’une psychiatrie focalisée sur la culture à une psychiatrie centrée sur la personne grâce à l’apport de l’Anthropologie Médicale Clinique(AMC introduite en France par mon collègue alors responsable Médical Rachid Bennegadi revenant d’un séjour aux Etats Unis) Une approche globale du patient, humaniste ou l’on ne clive pas le médical du psychologique et du social et qui évite de tomber dans le piège de la culturalisation exotisante.  Il s’agit de ne pas culturaliser ce qui est pathologique ni pathologiser ce qui est culturel  

Cette approche est applicable en inter comme en endocultuel.

C’est donc toute cette dynamique qui va continuer de m’animer pour le mandant qui m’a été confié.

Dans les perspectives j’ai le souhait de continuer ce qui a été entrepris lors du précédent mandat sous la présidence de Michel Jurus à savoir :

* La refonte du site qui doit être la vitrine de l’association. Pour cela je sais que je peux compter sur l’aide précieuse de Séverine Rivenq et de Maëlic Philippot qui tous deux assurent la gestion et l’assistance numérique et que je remercie pour leur travail remarquable. Enfin je serai assisté de Thierry Delcourt, notre 4^ème président chargé de la communication élu à Sousse et qui a déjà lancé les grandes lignes d’amélioration de la communication un beau travail à venir pour ce mandat.

* Nous continuerons ce que Michel Jurus avait lancé lors de son mandat à savoir réagir à l’actualité comme par exemple nous l’avons fait pour la constitutionnalisation de l’IVG.

*Nous devons très vite réunir les textes des conférences de Sousse pour en publier les actes.

*Enfin nous avons le chantier des 12èmes francopsies qui auront lieu en Guadeloupe et nous sommes déjà mobilisés avec Simone Séjor, organisatrice locale, pour bâtir un programme autour du thème « des frontières » 

*Je réfléchis par ailleurs à proposer au nouveau bureau et au Comité International la mise en place de soirées à thème « les soirées d’Alfaspsy International » en ligne ouvertes à tous à un rythme qui sera à déterminer, avec une conférence sur un thème choisi et proposé par tous ceux qui s’intéressent à la psychiatrie psycho dynamique, humaine et sociale. 

Je suis sûre que le nouveau bureau aura bien d’autres idées à nous soumettre, je compte sur lui.

Marie-Jo Bourdin