
Rencontres Francopsies – Du 16 au 20 mai 2024 – Sousse
mai 16, 2024 - mai 20, 2024

11es Rencontres Francopsies
Les 11es Rencontres Francopsies produites par Alfapsy et organisées en partenariat avec l’ATPEP, Association Tunisienne des Psychiatres d’Exercice Privé, auront lieu du 16 au 20 mai 2024 à Sousse en Tunisie sur le thème “Féminité et tabous”.
La féminité, si elle peut représenter l’icône de la femme, semble entourée d’un halo de jugements péremptoires, de destructivités qui laisse à penser que le sentiment que le féminin n’est jamais vraiment maîtrisé. La féminité tout le monde pourrait en donner la définition mais au prix de certitudes approximatives. Parler de féminité nous précipite dans des questionnements abyssaux.
Une définition de la féminité ?
Existe-t-il une définition de la féminité qui ferait l’unanimité ? Les tabous qui l’entourent, la contraignent et la restreignent participent grandement à donner de l’imprécision au sujet. Une féminité souvent vite résumée mais qui peut avoir une définition d’une femme à une autre et qui nous fait nous interroger : qu’est-ce que la féminité et pourquoi serait-elle malmenée ? Qu’est ce qui perturbe dans l’expression de la femme ? Quelles sont les risques, les superstitions, les peurs, les haines pour ceux et celles qui ne la supporteraient pas ? Qu’est-ce que les censeurs ne veulent pas voir en eux ? Les atteintes faites aux femmes et au petites filles sont souvent cachées, non dites et source de ségrégation de honte, pour les victimes. La violence trouve souvent sa source dans des postures archaïques tant au niveau du psychisme, des histoires familiales que dans les sociétés.
Les femmes victimes de violence transmettent-elles leur trauma ?
Au cours de nos 11 èmes rencontres Alfapsy, nous souhaitons aborder ce qui se dit et ce qui ne se dit pas. Les tabous qui viennent atteindre, troubler la féminité de chaque femme et qui peut se transmettre à travers les générations. Les atteintes à l’expression féminines sont responsables de restrictions à l’épanouissement, de souffrance et de pathologies mentales. À commencer par les menstruations, phénomène naturel, avec toutes ses appellations pour essayer de contourner ce mot tabou. Ce moment des règles est entouré de croyances religieuses et traditionnelles (l’impureté, entraînant parfois la déscolarisation ou l’exclusion du foyer le temps de l’impureté.) de préjugés, de honte et fausses interprétations. La femme semble être soumise aux lois de la reproduction de l’espèce qui devrait canaliser sa vie.
La féminité est-elle simplement synonyme de maternité ?
Traditionnellement, la féminité est associée à la maternité, la maternité étant l’accomplissement de la féminité et au fondement de la famille. La survenue des menstruations provoquant souvent une précipitation nuptiale et des grossesses précoces. La virginité étant la première condition pour assurer la pureté de la reproduction. Souvent, les violences liées à l’honneur sont commises principalement à l’égard des femmes et se fondent sur des traditions injustes où prime un système patriarcal de la famille. Les hommes risquent quant à eux de subir des violences liées à l’honneur lorsqu’ils ne répondent pas au rôle social que la société attend d’eux.
Pourquoi toutes les sociétés tentent-elles de “mettre les femmes au pas” ?
Toutes les sociétés ont tenté de mettre au pas les femmes, de les museler avec des justifications culturelles traditionnelles qui seraient incontestables comme l’interdiction de l’interruption de grossesse aux USA, les pieds bandés des chinoises, le repassage des seins des camerounaises, l’excision et l’infibulation des femmes et la Russie qui dépénalise les violences domestiques pour éviter la « destruction de la famille » sous la pression du pouvoir et de l’Église orthodoxe. Sur un plan culturel, le viol est souvent considéré comme un phénomène inévitable dont les femmes seraient responsables du fait de leur faiblesse et leur nature provocante aux yeux des agresseurs.
En résumé
Nous vous proposons, au cours de ces Rencontres, de mettre au travail toutes les représentations et les stéréotypes du féminin (charme, douceur, séduction, futilité, perfidie, corps idéal selon les cultures) pour se demander si la lutte contre les inégalités entre hommes et femmes ne devrait pas passer par une remise en question des fondements socio-cultuels de la féminité et de la masculinité ? de la question du genre ? et des sources obscures de l’appareil psychique.
C’est sur la base de toutes ces réflexions qu’ALFAPSY abordera lors des 11èmes Rencontres Francopsies, organisées en partenariat avec l’ATPEP, Association Tunisienne des Psychiatres d’Exercice Privé, qui auront lieu du 16 au 20 mai 2024 à Sousse en Tunisie.