Par Marie-Jo Bourdin, le 13 février 2025

C’est dans le cadre du ciné-club TellesM, dans un 1/3 lieu parisien, le TLM(19ème) que ce film a été projeté et que j’ai été invitée pour animer le débat. 

Sembene Ousmane (1923-2007) écrivain et réalisateur est considéré comme le père du cinéma africain. Son œuvre est dense et d’une extrême richesse pour comprendre la culture africaine. 

Ce film « Moolaade » (terme Puulaar qui signifie protection, refuge droit d’asile et qui est un droit irréversible) a reçu en 2004 le prix « un certain regard » au festival de Cannes. 

Il nous éclaire sur les conflits hommes-femmes, ancienne et nouvelle génération en tenant compte de deux valeurs ancestrales : la tradition de l’excision et celle de l’asile le Moolaade. 

Au-delà de l’excision le message du film est celui de la libération de la femme, comme Sembene Ousmane m’avait demandée de le présenter lors d’un entretien que j’ai eu la chance d’avoir avec lui. 

Alors dans un petit village burkinabé Collé Ardo a refusé l’excision pour sa fille unique, une tradition qu’elle juge barbare elle même ayant souffert des complications médicales et obstétricales de sa propre excision. 

La nouvelle se répand dans le village et quatre fillettes viennent lui réclamer le Moolaade, le fameux droit d’asile. 

Le débat qui a suivi a été d’une extrême richesse avec de nombreuses questions sur l’origine et les justifications de cette pratique, ses différentes formes et ses conséquences sur le plan médical et psychologique, sur la chirurgie réparatrice.

Le moment fort de ce débat a été la surprise du témoignage d’une de mes anciennes patientes qui s’est présentée comme telle en évoquant son histoire et son suivi thérapeutique de presque dix années (dont huit avant de se décider à être opérée) 

Moment de grande émotion pour moi mais aussi pour les nombreuses personnes présentes.