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Petite histoire du Mondial de Foot 2022

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Vous adorez le « Foot », moi aussi ! Vous avez vibré tout au long du « Mondial de Foot », moi aussi ! et pourtant, que ne l’avons-nous pas dénigré avant le début de cette « Coupe du Monde-là  » alors qu’on aurait été bien plus indulgent pour toute autre (« Coupes du Monde » d’Athlétisme, de Cyclisme, de Rugby, de Handball, de Volleyball, etc.). Comment peut donc bien s’expliquer ce paradoxe ? L’argent, les « affaires », le Qatar (cette année), la débauche de luxe et de consommation, le gaspillage énergétique néfaste pour la santé de la Planète ? Oui, et tout à la fois, mais pas que ! Quand on aime le Foot, on oublie tout, quand on ne l’aime pas, on déteste tout ! alors ? quel paradoxe ! Des milliards de téléspectateurs et de visiteurs… y compris et surtout dans les régions les plus reculées du Monde ! Je me souviens encore, lors d’un trek dans le massif de l’Annapurna fin juillet 1998, juste après la victoire de la France sur le Brésil, de cet enfant Népalais rencontré par 4000 m d’altitude (donc sans courant électrique sauf par piles et batteries) qui me lança, tout fier et joyeux : « Français ? Vive …Zidane ! »
La fulgurance des idoles, des demi-dieux de l’Antiquité, la vaillance de ces athlètes, font que le processus d’identification se propagent à la vitesse de la communication mondialisée et renforcent, voire décuplent d’autant, les phénomènes d’attachement. C’est ici que se noue le paradoxe. Le football est le sport le plus populaire et le plus pratiqué sur la Terre. Accessible à toutes et tous, limpide dans sa conception, attrayant par la manière de mener un combat collectivement dans une rivalité fraternelle. Comme pour le jeu d’échecs, il s’agit de mener, sous sa forme ludique, une bataille jusqu’à la victoire de l’un contre l’autre. Il en va de même lorsque les humains s’affrontent en guerres fratricides à défaut d’avoir mis les mots à la place des armes ; des mots ou des arts, ou, pourquoi pas, des « pieds-ballon ». Ce qui fait la beauté de ce sport c’est son « écriture », sa dramaturgie, sa romance à défaut de poésie… mais voilà, encore faut-il ne pas rater la sortie, le dénouement de la partie, de la scène, de l’histoire et ne pas la transformer en pugilat grossier et sauvage, brutal ou rustre.
Or que s’est-il donc passé à l’occasion de certaines finales comme celle-ci, en décembre 2022 ? Le vainqueur se rabaisse à des familiarités et, pire, à des humiliations adressées à son adversaire. On sombre dans le sadisme de bas-étage. L’Équipe de France, en l’occurrence, le mérite-t-elle ? sûrement pas, bien au contraire, à la lecture de son œuvre sur le terrain : rigueur, sérénité, haute qualité de jeu, dignité et respect de l’autre furent ses attributs universellement reconnus. L’Équipe d’Argentine, elle, s’était déjà fait remarquer par une certaine inélégance à l’égard de certains joueurs Français, en particulier les hommes de couleur. À croire qu’un vent de « suprématisme » blanc recommençait à se manifester au-delà de la propre histoire de ce pays de conquistadores…  Quelle regrettable démonstration de ce que l’on croyait loin de nous…mais non, la poésie du Foot ne suffit pas encore, chez certains humains, à déconstruire la haine de l’autre, surtout si les responsables au sommet ne l’ont pas encore intégré.
Là où un sport comme le Foot est une merveilleuse occasion, populaire et universelle, d’élever le niveau de la fraternité humaine dans la joie et la reconnaissance, il est profondément triste de constater qu’une telle compétition puisse être entachée de la sorte.
Oublions les scories de l’histoire d’une équipe dont certains joueurs ont terni le panache de certains autres. Gardons donc, en souvenir, le meilleur de la parade : la belle épopée des Bleus, Vice-champions du Monde, à quasi-égalité avec les équipes de Croatie et du Maroc, dont l’œuvre footballistique fut exemplaire et unanimement saluée.
Par Paul Lacaze

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